Critique de communication: la communication religieuse ou quand les anges communiquent…

Sujet délicat aujour’hui: la communication religieuse ou quand les anges communiquent... Clin d’oeil à la visite du Pape à Genève, en Suisse? Même pas. Mais heureux concours de circonstances.

Il y a quelques temps, j’ai posté sur mes réseaux sociaux, à deux reprises les photos de bannières provenant d’une église et personne n’a hurlé, au contraire. J’en ai donc conclu que je pouvais passer à l’étape supérieure et analyser cette communication avec toi. Mais si tu as envie de crier au scandale, surtout n’hésite pas, les commentaires sont faits pour ça.

Les églises sont des entreprises comme les autres

Je te propose de partir du principe que les églises sont comme de petites entreprises qui vendent un service qui fait du bien à l’âme.
Si les églises sont désertées comme le sont celles d’Europe, on peut imaginer qu’elles doivent trouver un moyen de se rapprocher de leurs clients/fidèles. D’ailleurs, n’ont-elles pas toutes un service de communication? Je n’ai pas étudié les chiffres mais il semble qu’à Singapour, les bancs sont plutôt bien remplis. Par ailleurs, ici, 5 grandes religions se côtoient paisiblement (oui, ce genre d’endroits existent🕊️!).

L’exemple d’une église à Singapour

Deux fois que je passe devant cette église à Singapour et que leurs bannières retiennent mon attention. Je n’ai pas cherché à savoir de quelle religion il s’agissait, car cela ne nous intéresse pas vu que, je te le rappelle, nous considérons cette église comme une entreprise.

Les bannières

Voici l’une des deux bannières en question: si la première faisait allusion à Star Wars, l’autre a rebondi sur la réunion très importante – devenue historique depuis – entre Donald Trump et Kim Jong Un qui s’est tenue le 12 juin dernier dans la cité du Merlion.

À chaque fois cette église/entreprise a su utiliser l’actualité pour essayer d’attirer l’attention de son audience marquant, par la même occasion, qu’elle vit dans son temps et qu’elle est ainsi proche de ses clients/fidèles.

La première affiche s’adressait à toutes les générations confondues: les fans de Star Wars n’ayant pas d’âge paraît-il ;). En même temps, Singapour est un des lieux où réside la Force – celle de George Lucas, pas celle d’une religion – puisque des studios de Star Wars se trouvent à Singapour. Venez un 4 mai et vous verrez… même une course à pied célèbre le film.
Bref. Cette bannière était accrochée au moment de la sortie du dernier épisode du film. Quel timing!

Oui, quel timing aussi pour la seconde affiche rebondissant sur la rencontre de Donald Trump et Kim Jong Un. Graphisme simple mais efficace: l’idée des silhouettes est percutante vu qu’on les reconnaît tout de suite et de loin, le slogan est très bien pensé. Seuls, le mot dieu dans le slogan et un verset de la Bible est là pour rappeler qui est l’émetteur de cette communication.

La note finale

Je te vois venir… C’est bien ça le problème, la manière dont est “caché” le message principal! C’est insidieux! C’est clair que, comme il s’agit d’une église, on reste sur ses gardes. Réaction peut-être très européenne, je m’interroge… Mais si on reprend notre position initiale qui est de regarder cela comme étant la communication d’une entreprise, on ne peut qu’être content du résultat. Le but d’attirer l’attention, de susciter le questionnement et de rajeunir la communication de type religieux est bel et bien atteint. Fini les images de la Renaissance, les anges encerclés de lumière, les discours menaçant ou culpabilisant. On dirait que les églises, du moins celle-ci, est passé d’une communication moyenâgeuse à une communication 2.0.

Et je te pose une question: détourner l’attention de l’audience pour mieux faire passer son message, n’est-ce pas un des bons vieux trucs de communication que tout le monde utilise?

Promis, la prochaine fois, on revient à un thème plus trivial pour coller à la Coupe du monde de foot!

Tu seras là?

Cet article n’est pas sponsorisé.

par Delphine Berclaz